À la veille de son conseil d'administration, Renault aurait enfin accès à l'enquête de Nissan sur Ghosn
Le groupe Renault aurait enfin eu accès à l'enquête interne de Nissan sur Carlos Ghosn, l'ancien président du groupe japonais évincé à la suite d'accusations de malversations. Ce sont les conclusions de cette enquête qui ont mené à l'arrestation du PDG du groupe Renault. Le conseil d'administration du constructeur automobile français doit se réunir le 13 décembre, tandis que la pression monte pour que Carlos Ghosn soit démis de ses fonctions.
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\ 23h22
Mis à jour 12 Déc. 2018
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12 décembre 2018
Renault, dont le conseil d'administration se réunit le jeudi 13 décembre, a enfin pu commencer à consulter l'enquête interne de Nissan sur les malversations prêtées à Carlos Ghosn, ont rapporté le mardi 12 décembre Les Échos et d'autres médias. L'enquête a été transmise le 10 décembre à Renault par son associé japonais.
Renault a demandé à ce que les conclusions soient partagées suivant une procédure légale stricte requérant l'"accord du procureur japonais", a dit une source gouvernementale. "Pour l'instant, on n'a pas le détail de ce qui est contenu dans ces éléments, on ne peut pas prendre de position", a ajouté cette source.
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Un porte-parole de Renault n'a pas confirmé avoir reçu le dossier de Nissan.
Renault avait choisi de ne pas révoquer Carlos Ghosn
La pression monte pour que Carlos Ghosn soit démis de ses mandats de président et de directeur général chez le constructeur automobile français. Contrairement à Nissan et à Mitsubishi, qui ont rapidement révoqué Carlos Ghosn de la présidence de chacun des deux groupes, le conseil d'administration de Renault a estimé le 20 novembre ne pas être "en mesure de se prononcer sur les éléments dont disposeraient Nissan et les autorités judiciaires japonaises à l'encontre de Carlos Ghosn", arrêté la veille.
"M. Ghosn, temporairement empêché, demeure Président-Directeur général", avait ajouté le conseil dans un communiqué, optant pour une direction intérimaire incarnée par Philippe Lagayette et Thierry Bolloré.
L'État français réclame les conclusions de l'enquête interne
L'État français n'a pas connaissance des détails de l'enquête interne de Nissan sur les malversations dont Carlos Ghosn est accusé, a déclaré une source gouvernementale.
Depuis l'arrestation de Ghosn le 19 novembre au Japon, l'État français, premier actionnaire de Renault avec 15% du capital, a réclamé à voir les conclusions de cette enquête interne.
La demande de remise en liberté rejetée
Un tribunal de Tokyo a rejeté le 11 décembre la demande de remise en liberté formulée par Carlos Ghosn, que la justice japonaise accuse de malversations financières.
Le parquet de Tokyo a inculpé le 10 décembre Carlos Ghosn pour ne pas avoir déclaré l'intégralité de sa rémunération versée par Nissan de 2010 à 2015 et il a prolongé la détention du PDG de Renault et de l'alliance Renault-Nissan en élargissant officiellement son enquête aux trois années suivantes.
Avec Reuters (Wilfrid Exbrayat pour le service français)