A la COP23, le charbon mis sur la touche par 20 pays
Ce n’est pas encore demain que le charbon sera totalement éradiqué de la planète, mais plusieurs Etats ont décidé d’accélérer à commencer par la France. L’occasion de contrecarrer les velléités pro-charbon de Donald Trump, le paria du sommet de Bonn.
Enfin une bonne nouvelle ! Vingt pays, - dont la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Canada, le Mexique et les Iles Fidji - et six Etats fédéraux américains et canadiens ont lancé jeudi 16 novembre 2017 une alliance mondiale pour sortir du charbon. Une réponse au gouvernement américain, qui s’évertue à défendre cette énergie fossile réputée la plus polluante. Le rapport annuel des chercheurs du Global Carbon Project publié en début de semaine a montré que pour la première fois les émissions mondiales de CO2 étaient reparties à la hausse (+ 2% en 2017) après trois années de baisse. En cause : le charbon et notamment celui de la Chine.
Ce dernier pays qui veut développer les ENR à toute vitesse n’est pas prêt à renoncer au charbon, même s’il a stoppé un grand nombre de projets et fermé des centrales. Au même titre que certains autres pays à forte croissance économique comme l’Inde. Quant à l’Allemagne qui accueille physiquement la COP 23 (organisée par les Iles Fiji), il ne fait pas partie de la liste. Et pour cause, selon l'ONG Energy for Humanity, elle représente la pire menace pour le climat en Europe.
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AXA a investi 848 millions d’Euros dans le charbon
Tous les pays de cette alliance anti-charbon se sont engagés à sortir progressivement du charbon avec des dates limites : 2021-22 pour la France et 2030 pour le Royaume-Uni par exemple. Toutefois, Emmanuel Macron a brandi, lors de son discours à la tribune de la COP23 une menace d’un retour au charbon, si la France sortait trop vite du nucléaire. Le Président de la République tient un double discours qui traduit le malaise de la France face à la situation du nucléaire et de ses deux piliers, Areva et EDF.
Mais les "anti-charbon" ne sont pas encore au bout de leur peine. Le nouveau rapport des Amis de la Terre intitulé "le charbon prend de l’assurance" dénonce l’immobilisme des compagnies d’assurance qui continuent à soutenir les entreprises les plus dangereuses pour le climat. Et de citer dans son communiqué le champion français AXA qui a investi "848 millions d’euros dans les développeurs de charbon depuis 2015, […] soit 91% des investissements des assureurs et 30% des investissements français totaux" qui atteignent 2764 millions d’euros. Derrière AXA, on retrouve "les quatre premiers groupes bancaires français". Sans surprise !
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