À Grasse, berceau historique de la parfumerie, les artisans défendent leur indépendance
Dans le pays grassois, où l'industrie du parfum se développe depuis le XVIIe siècle, les spécialistes des ingrédients et de la composition sont portés par les aspirations au naturel et à l'authenticité. Objets de toutes les convoitises, certains défendent jalousement leur indépendance…
À 7 heures 30 du matin, Carole Biancalana, arrière-petite-fille d’immigrés italiens, est déjà dans ses champs ensoleillés du Domaine de Manon, dans le quartier du Plascassier, à Grasse (Alpes-Maritimes). Elle jauge les boutons de ses roses centifolia, qui pointent le bout de leur nez en cette fin avril. À une centaine de mètres, l’un de ses salariés dégage les pieds de jasmin dont les fleurs seront récoltées à la main au petit matin, entre août et septembre. Il en faut 8 000 pour obtenir… un kilo. Un autre champ a été retourné pour accueillir les plantations de tubéreuses.
À Grasse, c’est dans des champs de fleurs que tout commence. Mais autour du domaine de 4 hectares de la cultivatrice, qui perpétue le savoir-faire de quatre générations d’exploitants, ce ne sont pas des champs qui s’étendent, mais plutôt une cascade de villas. À une demi-heure de Cannes, il fait bon vivre sur ces hauteurs. L’inflation immobilière, les productions horticoles à bas coût de Turquie, de Bulgarie ou du Maroc et les molécules synthétiques ont eu raison des 5 000 producteurs de fleurs qui couvraient le pays de Grasse dans les années 1930.
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