A Boston, la réunion que Sanofi ne peut pas rater
Ce jeudi 20 novembre, Sanofi doit présenter ses futurs médicaments aux investisseurs. Malgré quelques bonnes nouvelles, le groupe pharmaceutique français devra rassurer sur son avenir, après s’être brutalement séparé de son directeur général sans plan B.
Mardi 18 novembre, Serge Weinberg faisait partie des rares dirigeants du G5 Santé, le think tank des principaux laboratoires pharmaceutiques français, à ne pas avoir participé à ses Rencontres dédiées à la recherche en santé. Le patron par interim de Sanofi était probablement déjà à Boston, dans le Massachusetts. Car c’est dans les locaux américains de Genzyme (la biotech chèrement rachetée par Sanofi en 2011), à quelques pas du domicile de Chris Viehbacher, l’ancien directeur général de Sanofi, que doit se tenir une réunion cruciale ce jeudi : la présentation annuelle des futurs médicaments aux investisseurs institutionnels.
Serge Weinberg, bon connaisseur des marchés mais attendu au tournant
Un moment clé que Sanofi ne peut pas rater. Le groupe français, qui fait partie des géants mondiaux de la pharmacie, est attendu au tournant par des investisseurs qui ont très mal digéré l’éviction brutale il y a deux semaines de Chris Viehbacher, apprécié par les marchés pour ses performances même s’il venait de présenter des résultats trimestriels décevants.
VOS INDICES
source
202 -4.72
Janvier 2023
PVC
Base 100 en décembre 2014
172.7 -2.15
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
97.9 +0.51
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
S’il connaît peu les opérations de Sanofi, Serge Weinberg, jusqu’alors discret président de son conseil d’administration, préside par ailleurs son propre fonds d'investissement : il sait parler aux marchés. Il pourra aussi compter sur l’appui d’Elias Zerhouni, le directeur de la R&D de Sanofi et ancien patron des NIH, les prestigieux instituts de recherche publics américains.
Le Lemtrada et le vaccin contre la dengue, deux bonnes nouvelles
Les dirigeants de Sanofi ne devraient pas manquer de capitaliser sur une excellente nouvelle intervenue samedi dernier : le feu vert des autorités américaines à la commercialisation du Lemtrada, le médicament phare de Genzyme. Ce traitement de la sclérose en plaques autorisé dans une trentaine de pays dans le monde, y compris en Europe, s’était fait retoquer il y a un an aux Etats-Unis. Cela a conduit Sanofi à mener des études complémentaires et à ne le proposer, aux Etats-Unis, qu’aux patients "n’ayant pas bien réagi aux traitements habituels de cette maladie" en raison d’"effets secondaires pouvant être importants". Selon les experts, les ventes du Lemtrada pourraient néanmoins frôler les 700 millions de dollars annuels.
Autre motif de satisfaction : la dernière phase concluante des essais chez l’homme du vaccin contre la dengue. Le laboratoire va donc déposer en 2015 des demandes d'enregistrement auprès de plusieurs pays d’Asie et d’Amérique Latine confrontés à cette maladie tropicale, la seconde plus répandue dans le monde après le paludisme. En arrivant le premier sur ce marché, Sanofi pourrait engranger, selon certains analystes, un milliard d'euros de ventes par an. De quoi assurer le retour sur de lourds investissements. Sanofi aurait investi plus de 1,3 milliard d'euros dans ce projet et a déjà construit une usine pour le produire à Neuville-sur-Saône, près de Lyon.
Rassurer sur les projets dans le diabète
Devant les investisseurs, le Français devra aussi s’expliquer sur son partenariat avec l'américain Regeneron dans la lutte contre le cholestérol, un marché nouveau pour lui. Alors que 80% du portefeuille de Sanofi en R&D est constitué de thérapies biologiques (anticorps, insuline...), 9 produits doivent être lancés entre 2014 et 2018, expliquaient en février dernier ses dirigeants, à l’occasion de la présentation des résultats annuels du groupe. Ils devront rassurer sur l’avenir du Lantus, ce traitement phare du diabète qui connaît cette année de fortes déconvenues dans ses ventes aux Etats-Unis et s’apprête à perdre son brevet en 2015. Enfin, impossible que les financiers ne reprochent pas à Serge Weinberg de s’être séparé de Chris Viehbacher sans plan B. Les rumeurs se multiplient sur le nom de son successeur, et les administrateurs de Sanofi devaient justement faire le point, ce mardi, sur l'évolution de la situation selon Reuters.
Gaëlle Fleitour
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