A Arras, Technip aidera le LFB à construire une usine géante de médicaments issus du plasma

Pour construire son usine nouvelle génération, qui produira à partir de 2020 à Arras (Pas-de-Calais) des médicaments dérivés du plasma, le groupe pharmaceutique LFB vient de désigner Technip comme maître d’œuvre.  L’Usine Nouvelle révèle, en exclusivité, les détails de ce projet à 300 millions d’euros.

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Futur site du Laboratoire français de fractionnement et des biotechnologies (LFB) à Arras.

Les négociations ont été plus longues que prévues. Neuf mois après le dépôt du permis de construire pour son nouveau site de production à Arras (Pas-de-Calais), le Laboratoire français de fractionnement et des biotechnologies (LFB) a trouvé son maître d’œuvre, révèle L’Usine Nouvelle. Il vient de signer un contrat de prestation de services avec Technip pour l’aider à concevoir, construire et qualifier son "Usine 2020", une usine de nouvelle génération qui lui permettra de tripler ses capacités de production de médicaments dérivés du plasma (immunoglobulines, fibrinogènes et albumine).

Faire approuver l’usine par les autorités américaines et européennes

Technip était en short list avec un concurrent américain. "Pour ce projet technologique complexe, unique au monde, qui durera quatre ans, nous voulions un partenaire doté de compétences dans la construction d’usines pharmaceutiques, car notre enjeu sera qu’elle soit approuvée à la fois par les autorités sanitaires européennes (EMEA) et américaines (FDA), confie Denis Soubeyran, le directeur général de LFB Biomédicaments, la filiale en charge de ce projet. Technip est français mais un acteur de l’ingénierie au niveau mondial, avec une capacité de pilotage de projet reconnue, et il avait déjà travaillé avec nous."

Le maître d’œuvre rencontre actuellement des difficultés sur son marché historique, le secteur pétrolier, et souhaite se diversifier. Il a également su proposer un prix intéressant. Le coup d’envoi de la construction d’"Usine 2020" a été donné cette semaine. Le bâti devrait être achevé fin 2017 pour une mise en opération en 2020, avec la production des premiers lots commerciaux de médicaments. Objectif, tripler d’ici dix ans les capacités globales de production de médicaments dérivés du plasma du LFB, en intégrant toutes les phases, du fractionnement plasmatique à la répartition aseptique des produits sous forme liquide ou lyophilisée.

Un investissement financé en grande partie par l’Etat

Cette usine représente un investissement colossal, de l’ordre de 300 millions d’euros. Un montant principalement financé par l’Etat… l’actionnaire méconnu du LFB, qui l’avait fondé en 1994 afin d’empêcher un nouveau scandale du sang contaminé. Il y a un an, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron avait tenté, à travers sa loi, de permettre à Bpifrance de participer au financement du projet.

Les discussions ont traîné et le LFB a préféré se lancer avec l’aide de l’Etat, qui a récemment souscrit une augmentation de capital de 230 millions d’euros. "Cela montre le crédit apporté à notre stratégie de développement, estime Denis Soubeyran. Pour l’Etat, c’est une opération d’investisseur avisé." Mais il n’est pas exclu que Bpifrance reprenne tôt ou tard tout ou partie des engagements de l’Etat et entre au capital du groupe pharmaceutique.

Le LFB a également finalisé en janvier 2016 un emprunt obligataire de 124 millions d’euros, et réalisera un crédit-bail immobilier. Car, en parallèle de ce projet, il injecte sur quatre ans une quarantaine de millions d’euros pour augmenter les capacités de décongélation du plasma de son site des Ulis (Essonne), qui intervient en amont de la fabrication de ces médicaments. Mais aussi 20 à 30 millions d'euros sur son unité de production de Lille (Nord), dont certaines activités pourraient malgré tout être transférées, d’ici dix ans, sur le site d’Arras.

Ce dernier, implanté sur un terrain de 16 hectares, ne sera occupé qu’à hauteur de 9 hectares par la nouvelle usine. Il dispose d’une réserve foncière pour accueillir de futures augmentations de capacités - avec, sans doute, un doublement pour l’immunoglobuline : deux acteurs importants de la biopharmacie se sont déjà montrés intéressés par les capacités du LFB - et de nouveaux ateliers.

Servir le développement international du LFB

"Cette usine est cruciale pour couvrir le marché français car nous arrivons quasiment à saturation de nos capacités, en particulier sur la partie décongélation, mais aussi pour notre développement international, insiste Denis Soubeyran. Si nous voulons être ambitieux, il nous faut servir des pays pour lesquels nous devons respecter les normes FDA."

Sur un marché pharmaceutique français en petite forme, ce sont désormais les ventes à l'international qui tirent le LFB. Elles représentent environ 30% de ses revenus (502 millions d’euros en 2014, en croissance de 5,2%), mais pourraient atteindre la moitié d’ici 2020 affirmait Christian Béchon, son PDG, à l’Usine Nouvelle l’an dernier.

Le LFB mise sur cette future usine pour exporter à hauteur de 70% et créer près de 500 emplois.

Gaëlle Fleitour

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