70 mesures pour simplifier l'université... est-ce bien raisonnable ?
Le 7 décembre, Thierry Mandon a ajouté 20 nouvelles mesures de simplification pour l’enseignement supérieur et le recherche. Elles viennent s’ajouter à un programme de 50 mesures annoncé en avril dernier. Une stratégie de petits pas pour changer les mentalités. La plupart des mesures ne sont qu’en cours de déploiement, voire en « cours de cadrage", mais le secrétaire d’État regrette déjà de n’avoir pas le temps de lancer une troisième vague de mesures !
"Il n’y aura pas de grand soir de la simplification", a prévenu Thierry Mandon, le 7 décembre, à l’occasion du lancement d’une salve de 20 nouvelles mesures de simplification pour l’enseignement supérieur et la recherche. Elles viennent s’ajouter à un programme de 50 mesures de simplification lancé en avril 2016. Et le secrétaire d’état à l’Enseignement supérieur et à la Recherche sait de quoi il parle. Il a occupé un an (de juin 2014 à juin 2015) le poste de secrétaire d’état à la Réforme de l’État et à la Simplification. "La simplification, c’est un combat de long terme, l’hydre du changement culturel, mais c’est une nécessité vitale", a-t-il rappelé. Car pour lui "la puissance publique s’entrave elle-même dans un corpus de règles, de normes, de procédures pour contrôler, sécuriser, protéger, au point que, des fois on ne sait pourquoi ces règles en vigueur".
Lever les difficultés une à une
Mais pour les simplifier, les grandes révolutions ne marchent pas, il faut prendre les difficultés à lever une par une. D’où cette double salve de mesures de simplifications pour l’enseignement supérieur et la recherche. Soit 70 actions à mener pour débloquer le système et le fluidifier, souvent grâce à des outils numériques, mais pas toujours. Et encore, 70 mesures ne seraient pas suffisantes. Et Thierry Mandon regrette de n’avoir probablement pas le temps de lancer une troisième salve de mesures. Il regrette aussi de ne pas disposer d’un outil d’évaluation indépendant de la mise en œuvre de ces mesures et de devoir se contente d’une autoévaluation des universités et grandes centres de recherche.
Attention au trompe-l'oeil
De loin, le point d’étape des 50 premières mesures, réparties en 4 grandes catégories (faciliter la vie des étudiants, celles des personnels de l’université, libérer du temps pour la recherche et gérer plus agilement les établissements) semble très positif. 17 mesures seraient déjà effectives, 25 en cours de déploiement, 1 en expérimentation et 7 en cours de cadrage. Mais en y regardant de plus près, le travail n’a pas été réalisé en six mois. Pour la recherche, par exemple, si sur 15 mesures 14 sont déjà effectives (7) ou en cours de déploiement, c’est que la plupart d’entre elles avaient été initiées dans le programme de valorisation de la Recherche en 15 mesures pour le transfert technologique, lancé par Geneviève Fioraso en novembre 2012. Preuve néanmoins, que celui-ci a porté certains fruits.
Esup portail et base ScanR
À noter néanmoins de vrai effort de mutualisation des applications destinées à faciliter la vie des étudiants et des personnels de l’enseignement supérieur notamment via l’Esup Portail, le site de la communauté d’établissements français d’enseignement supérieur pour l’innovation numérique. On y on trouve par exemple une vingtaine d’apps en open source.
Parmi les 20 nouvelles mesures, à noter la volonté de multiplier les formations numériques et de les prendre en compte dans les cursus, ainsi que le développement de la base ScanR, qui identifie tous les lieux de la recherche en France.
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