208, bouée de sauvetage à coûts réduits de Peugeot
PSA espère refaire le coup de la 205 pour renouer avec le succès commercial tout en réduisant les coûts de production.
Peugeot lancera officiellement jeudi 29 mars la commercialisation de la 208 en concession, un modèle qui porte un lourd fardeau sur ses épaules. Avec la petite compacte, le constructeur compte redresser ses finances, le tout sur son segment de prédilection, le segment B.
Pour réussir son pari, la marque au Lion doit s’assurer des marges sur la 208, avec une équation simple : vendre des gros volumes tout en réduisant les coûts de développement et fabrication. Peugeot affiche des objectifs de vente ambitieux. La marque au Lion compte écouler 265 000 exemplaires en 2012, dont 250 000 sur le Vieux continent, malgré un marché européen en berne (-9,2% en février).
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Le Français affiche des objectifs encore plus élevés pour 2013. Sur cette première année de production pleine, Peugeot espère vendre 550 000 exemplaires dans le monde, dont 420 000 unités en Europe. La commercialisation des 206+, 207 CC et SW se poursuivra en parallèle pour des volumes complémentaires.
"Peugeot possède le plus beau parc sur le segment B dont peut rêver un constructeur", souligne Olivier Veyrier, le directeur commercial France. Mais comme les volumes ne suffisent pas pour faire de la marge sur les petites voitures, le Français a réduit drastiquement les coûts sur la conception de la 208, pour éviter d’avoir à casser les prix. "Le segment des compactes est un segment où on se bat à 300 euros près", précise Christophe Château, responsable de la communication technique et produits chez Peugeot.
Réduction des coûts
Le projet 208 a coûté en R&D 350 millions d’euros au constructeur français, soit 30% de moins que celui de la 207. Et pour cause, la petite Lionne reprend près de la moitié des pièces de sa devancière. "Nous avons réalisé des économies de développement. Le soubassement de la 208 est par exemple le même sur la 207. Nous avons fait beaucoup de reconception et de reconduction de pièces" détaille Christophe Château.
La 208 est ainsi l’un des rares modèles du constructeur à ne pas être passé par la case prototypes avant les crash-tests, une économie substancielle pour Peugeot qui a beaucoup travaillé en CAO sur les questions de sécurité. "Côté industriel, nous n’avons pas eu besoin de modifier en profondeur les usines. Nous pouvons passer facilement de la 207 à la 208", ajoute Christophe Château.
Produite à Poissy (Yvelines), l’industrialisation de la 208 a coûté 150 millions d’euros, principalement investis dans les usines de ferrage, emboutissage et peinture. La 208 est également produite à Tranava (Slovaquie), arrivera sur les lignes de Mulhouse en fin d’année et de Porto Real (Brésil) en 2013. Les salariés de Peugeot misent aussi beaucoup sur la 208. De son succès dépend clairement la reprise de différents projets abandonnés pour raison économique.
208 Made in France
Peugeot a posé une étiquette Made in France sur la 208 : l’assemblage et la production de pièces spécifiques sont réalisés à Poissy (Yvelines), les pare-chocs verts sont produits en Bretagne. Mais cette industrialisation française a connu quelques retards. La grève sur le site Arcellor Mittal de Florange a obligé Peugeot à puiser dans les stocks pour se fournir en acier haute performance. Certaines pièces dans le bloc avant bénéficient de cet acier plus élastique, qui a permis de réduire la taille du véhicule. Les nouveaux blocs 3 cylindres n’arriveront pas avant l’été en concession. Les moteurs 3 cylindres fabriqués à Charleville-Mézières (Ardennes) et Trémery (Moselle) ont eux pris du retard. Malgré une production lancée en décembre, ces petites motorisations n’arriveront en concession qu’en juillet.
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