109 millions pour moderniser la station d’épuration Maera de la métropole de Montpellier
Montpellier Méditerranée Métropole a présenté jeudi 6 juillet un projet de modernisation et d’extension de la station d’épuration Maera à Lattes (Hérault), dont la capacité passera à 660 000 équivalent habitants en 2023. Un chantier de 109 millions d’euros, qui fera l’objet d’un contrat de conception-réalisation-exploitation de 9 ans à partir de 2019.
Malgré ses travaux de modernisation en 2005 pour 150 millions d'euros, la station d’épuration Maera, la principale de la métropole de Montpellier (Hérault), ne donne pas satisfaction aux élus. Le maire de Lattes (Hérault), où elle est basée, liste "nuisances", "odeurs" et "nombreux dysfonctionnements". D’autre part, certains équipements datent de 50 ans et sont donc en "fin de vie". Des performances insatisfaisantes qui, ajoutées à la forte poussée démographique, ont conduit le président de la métropole de Montpellier à présenter jeudi 6 juillet un plan de modernisation et d’extension chiffré à 109 millions d’euros hors taxes. La livraison de la station Maera réaménagée est prévue en 2023.
Augmenter la capacité, réduire les dysfonctionnements
Côté capacité, Maera traite les effluents de 18 communes (13 des 31 communes métropolitaines dont Montpellier et Lattes, et cinq du Grand Pic Saint-Loup et du Pays de l’Or) et le 19e raccordement avec Castries fin 2017 sera le dernier. La station doit passer en 2023 d’une capacité nominale de près de 470 000 équivalents habitants à 660 000. Une hausse de 40 % pour tenir compte de l’évolution de la population à l'horizon 2040.
Pour limiter les odeurs, le projet comprend la couverture et la désodorisation de l’ensemble des ouvrages et des "sas désodorisés" pour les dépôts de matières apportés par les camions et les sous-produits à évacuer. "Notre objectif est zéro nuisance", insiste le président de la métropole Philippe Saurel. Autre "dysfonctionnement" à traiter : le traitement des eaux par temps de pluie. Une seule canalisation apporte les eaux pluviales et usées du centre ancien de Montpellier. Lors de fortes pluies, les bassins de Maera trop chargés débordent dans le milieu naturel. Le réseau d’assainissement a notamment été mis en cause lors de la fermeture temporaire de plages à Palavas-les-Flots à l’été 2015. Le projet de transformation reprend l’hydraulique et porte le débit accepté en entrée de Maera de 4 à 6 m3/s et le débit dans la filière de traitement de 1,5 à 3 m3/s. Des bassins de stockage couverts de 25 000 m3 remplaceront les bassins existants, datant de 1962. La construction sur site d’une station de pompage, pour 4 millions d'euros, boostera le débit de l’émissaire en mer. Selon la métropole, ces améliorations doivent "diminuer de moitié le nombre de déversements au Lez du système de collecte de Maera".
La métropole de Montpellier présente aussi la future Maera comme une station auto-suffisante en énergie, et même "à énergie positive" : le projet est de valoriser le carbone présent dans l’eau sous forme de biogaz, à l’exemple de ce qui se fait à Strasbourg (Bas-Rhin) et Grenoble (Isère). L’enjeu énergétique est important : les dépenses énergétiques représenteraient, selon les services de la métropole, 40 % du coût de fonctionnement de la station. Enfin, un centre d’incinération des boues résiduelles (19 000 tonnes par an) sera construit sur le site, alors qu’elles sont aujourd’hui envoyées par camions à Narbonne (Aude), à 100 km de la station, pour transformation en compost agricole. Le futur centre d’incinération de Maera optera lui pour une valorisation énergétique.
Un marché global de performance en 2019
Pour arriver à une Maera transformée en 2023, la métropole de Montpellier lancera un contrat de conception, réalisation, exploitation-maintenance de 9 ans, comprenant 6 mois de conception et 3 ans de travaux. La consultation des entreprises devrait être publiée fin 2017, le choix de l’entreprise intervenant en 2019. Le maire de Lattes, qui "signera le permis de construire", souhaite "que l’entreprise qui sera choisie prenne les rênes tout de suite". Actuellement, Maera est exploitée par Véolia Eau, via une délégation de service public qui a pris effet le 1er janvier 2015 et court jusqu’au 31 janvier 2021 (un marché cumulé de 71,2 millions d’euros). La métropole avait glissé dans le marché une clause de rupture anticipée, après préavis de 6 mois, pouvant intervenir à partir de trois ans après la prise d’effet du contrat.
Sylvie Brouillet
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