"0 % d'huile de palme fin 2010" chez Findus
Industrie & Technologies : l'utilisation d'huile de palme est dénoncée par les ONG. Comment s'en passer ?
Elodie Minard : En 2007, nous avons entendu parler de déforestation liée à la production d'huile de palme. En 2008, nous l'avons donc supprimée d'abord de nos recettes de poissons panés. En la remplaçant par de l'huile de colza. L'an passé, c'était au tour de nos pommes de terre. Nous travaillons désormais sur nos plats cuisinés. Fin 2010, Findus France n'utilisera plus d'huile de palme. Sur le plan industriel, l'enjeu de la substitution porte sur la stabilité de l'huile dans nos procédés. Dans les plats cuisinés, l'huile de palme se trouve souvent dans des sous-ingrédients. La difficulté est de remonter à la source.
I&T : Le consortium RSPO tente de bâtir une filière d'huile de palme durable. Pourquoi ne pas l'avoir privilégiée ?
EM : Il faut que la filière huile de palme se clarifie. C'est bien que des industriels, via la filière RSPO, incitent les producteurs d'huile de palme à améliorer leurs pratiques. Au niveau du groupe Findus, la préférence va d'ailleurs à la filière RSPO. Mais en France, l'huile de palme n'était pas technologiquement indispensable dans nos recettes. Nous avons facilement trouvé des alternatives. Inutile de rentrer dans de complexes démarches d'approvisionnement.
I&T : A condition de ne pas transférer l'impact environnemental sur une autre culture...
EM : Notre huile de colza vient d'Europe. Pour le reste, nous utilisons du beurre et de l'huile de tournesol, qui ne sont pas décriés d'un point de vue environnemental. Il n'y a donc a priori pas de transfert d'impact. De toute façon, le principe est de revenir à des recettes plus simples, avec le moins d'ingrédients possibles, cultivés le plus près possible.
Propos recueillis par Thomas Blosseville
Pour en savoir plus : lisez notre enquête sur la filière RSPO d'huile de palme durable dans le numéro d'Industrie & Technologies spécial Environnement de novembre 2010